Qui êtes-vous ?
Je suis Ella Libni Désirée AHOUNE, née à Treichville, à Abidjan en Côte d’ivoire. Je suis contrôleur de gestion budgétaire dans une entreprise immobilière en France et également entrepreneure.
Parlez-nous de vos premiers pas dans l’entrepreneuriat ?
Depuis toute petite, j’aime entreprendre et prendre des risques, cependant mes premiers pas dans le domaine entrepreneurial ont véritablement débuté lorsque j’étais en classe de 5ème, en Côte d’Ivoire.
Il était interdit de vendre au sein du collège pourtant, à mes heures perdues, je commercialisais du lait caramélisé, plus connu sous le nom de « TORFI ».
Mes amis de classe ainsi que toute mon école appréciaient ce que je faisais, et ce, malgré mon jeune âge. L’intérêt pour le secteur du textile m’est venu bien plus tard. C’est au cours de ma seconde année de master, à Paris, que j’ai eu ce déclic de me lancer dans le secteur de la mode africaine. Le marché des vêtements en pagne n’était pas très saturé, c’était le moment propice pour valoriser au mieux la culture africaine à travers des produits (vêtements ; sacs ; sandales ; etc.) made in Côte d’Ivoire.
Parlez-nous d’ODWAX ?
Le nom ODWAX vient tout simplement de O pour « Oser », D pour « Différencier » et WAX pour faire référence au pagne. En effet, ODWAX est une marque dont les produits sont essentiellement du made in Côte d’Ivoire. Elle est basée, à la fois, en France et en Côte d’Ivoire sous la forme d’un e-shop.
Ainsi, les ventes se font essentiellement en ligne, pour le moment, mais une boutique physique sera bientôt ouverte en Côte d’Ivoire. Comme je l’ai dit, ce business a débuté lorsque j’étais encore étudiante et mon 1er objectif était de valoriser les ressources (tissus, pagne, minerais, etc.) de la Côte d’Ivoire. Cependant, c’est à partir de la création de vêtements que ODWAX s’est fait connaître. La vente de la 1ère collection s’est faite, dans un premier temps, en France puis dans d’autres pays européens avant d’atteindre l’international et, enfin, la Côte d’Ivoire où nous sommes en train de laisser nos empreintes avec notre collection « Libni » de sandales 100% cuir. La diaspora avait tout de suite aimé les collections qui sortaient progressivement.
Aujourd’hui, les Ivoiriens aiment ODWAX grâce aux sandales « Libni », surtout le modèle avec les ponpons. (Rires)
Enfin, toutes ses réalisations sont disponibles grâce à ses grands jeunes stylistes et artisans ivoiriens avec qui je travaille.
Je ne suis que la créatrice, ou, comme on dit, le cerveau.
Avez-vous attendu/obtenu des financements avant de démarrer votre projet ?
Non, je n’ai reçu aucun apport financier. ODWAX a démarré sur fonds propre d’une valeur de 150 euros soit environ 99 000 F CFA.
Quelle est votre stratégie marketing ?
Ma stratégie de vente est scindée en deux grands points :
– la stratégie de spécialisation par développement du produit
– la stratégie de différenciation par la qualité et l’innovation apportées à nos produits avec une cible bien choisie : Hommes, femmes et enfants d’une part et Particuliers et professionnels d’autre part.
Quelles sont vos réalisations depuis la création de votre business jusqu’à ce jour ?
ODWAX a un peu plus d’1 an et demi d’existence aujourd’hui toutefois, nous avons eu les réalisations suivantes :
En 2019
– Participation à des salons d’expositions sur Paris et Château-Thierry
– Participation à des ventes privées
– Ouverture d’une boutique en ligne sur Afrikrea
En 2020
– Lancement de la collection de sandales « LIBNI » en cuir made in Côte d’ivoire
– Partenariat avec les marques 100% ivoiriennes suivantes : SEMLIN ; BSTUDIO ; MOSAYA FLOWERS ; LE RAY’ON ; JCO Distribution
– Partenariat avec les influenceurs ivoiriens : Moses AHOUNE ; Adriel BOKA ; et bien d’autres qui seront une surprise
– Participation à des directs dédiés aux entrepreneurs
– Parution dans le N°40 du MALL MAGAZINE
– Ventes privées été 2020 (en cours de préparation)
Comment se passent vos journées de travail ?
Au réveil, je fais le tour sur mes différents réseaux pour lancer les publications programmées. Ensuite, je regarde les messages, c’est-à-dire les commandes s’il y en a, et je réponds. Puis je fais un point, avec les membres de mon équipe, sur les commandes et les livraisons de la semaine.
Tout ceci se passe pendant mes heures de pause puisque je suis encore salariée dans une autre entreprise.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien ? Et comment les surmontez-vous ?
Au quotidien, c’est le fait de vivre en France et de devoir gérer tout à distance. Pour surmonter tout ça, je m’organise et revisite à chaque fois mon emploi du temps.
Comment imaginez-vous votre business dans 5 ans ?
Dans 5 ans, de ODWAX, je vais créer d’autres filiales et sociétés qui auront des DAS (domaine d’activité stratégique) différents.
Qui sont vos mentors/modèles (ceux qui vous inspirent dans la vie) ?
Ma famille à savoir mon mari, ma mère, mon petit frère, mon grand frère et mon père. Ils ont tous l’art d’entreprendre.
Mais d’un point de vue externe, ceux qui m’inspirent, chez les hommes, c’est Adriel BOKA, le DG de @B STUDIO’S et pour les femmes Sally OUATTARA, connu sous le nom de @lili création.
Quel est le secret de votre motivation ?
Tout d’abord, ma foi en DIEU mais surtout le retour des clients, qu’ils soient bons ou mauvais, car en ayant des avis cela m’emmène à améliorer mon travail.
En second, mon mari, ma petite famille et mes amis proches.
Quels conseils pouvez-vous donner à tous ces jeunes qui aimeraient entreprendre eux aussi ?
C’est bien d’entreprendre mais il faut d’abord se mettre dans l’esprit que le client est roi.
Il faut, aussi, aimer son travail et, surtout, s’entourer des personnes qui ont la même vision que vous.
Deuxièmement et enfin : confiez vos projets à DIEU. Il saura vous guider lorsque vous entrerez dans la phase de test (épreuves).
Mère ou non ? Mariée ou célibataire ?
En couple mais pas encore mère.
Quels sont vos loisirs ?
La danse ; voyager ; me documenter ; chanter.
Votre mot de fin.
Ne laissez pas le temps vous faire croire que vous êtes en retard.